La Disparition : rêverie sous l’arbre de mille ans
Texte : CHOU Jung Shih
Spectacle jeune public / 4 ans
Spectacle de Marionnettes/Théâtre d’Ombres/Danse et Musique en live. Durée 50 min / Jeune public / Création de Jung Shih Chou/ mise en scène Pei YuShih avec Fa Tsai, Min Chu Yu, Mei Hua Hsueh, Nai-Hsin Hsu -assistante manipulation et Jung Shih Chou/ musique Yu Jun Wang/ Ghislaine HERBERA, dessins et accessoires/ Scénographie Ya Lin Wu/ lumière Kappa Tseng
Au Théâtre Massalia, salle du Petit Théâtre, Friche belle de Mai, Marseille
Du 29 au 31 octobre 2013 / séances tout public les mardi 29 à 15h00 et 19h00; mercredi 30 à 10h00 et 15h00; jeudi 31 à 15h00
Tarif normal 7 € Tarif Filou 5€ / Durée : 1h
Réservations par téléphone au 04 95 04 95 70
Pendant les vacances scolaires / Dans le cadre de Cahier de vacances Événement jeune public de Marseille Provence 2013 Capitale européenne de la culture
Copyright photo : Lin Sheng Fa
L’histoire
L’histoire est basée sur une coutume taïwanaise ancienne où les cendres des défunts étaient déposées dans le trou d’un arbre. Elle raconte le voyage onirique de deux jeunes enfants ayant perdu leur mère dont les cendres se trouvent à l’intérieur d’un arbre de mille ans.
Les deux enfants, un frère et sa sœur, décident partir à la recherche de leur maman et rentrent dans l’arbre ; ils rencontrent le gardien et seigneur du royaume des morts, un dragon qui propose au frère de jouer à un jeu bien particulier : le jeu de la vie et de la mort. Le garçon perdant au jeu est sauvé par sa sœur qui l’éloigne des griffes du dragon. Au cours de leur traversée fantastique, ils rencontrent un Renard et assistent à la cérémonie du Renard, une fête donnée en l’honneur du mariage de la mort et de la terre. Le renard représente ici ce qui est mort et épouse la Terre, symbole de la vie. Les enfants découvrent alors un passage pour rejoindre la Terre….
Ce récit poétique de la traversée dans le monde des morts de deux enfants à la recherche de leur maman est une métaphore permettant à Chou Jung Shih de parler de la mort, thème grave abordé ici avec subtilité et légèreté, le désespoir laissant place à l’espoir dans ce récit.
En Asie, tout comme en Grèce antique, la mort est pensée comme une disparition du corps puisque dans ces croyances, la mort n’est pas la conclusion finale de la vie. Elle est ouverture vers un autre monde, passage vers une autre vie. Le défunt reste vivant au travers des souvenirs et de la mémoire de ses survivants. D’où l’utilisation ici de la métaphore du rêve et des figures mythologiques asiatiques au travers des symboles du dragon et du renard.
La spectacle repose ici sur la manipulation de marionnettes et s’inspire visuellement du théâtre d’ombre car ces deux genres anciens traditionnels chinois permettent d’ouvrir l’imaginaire des enfants vers un ailleurs poétique. La rétroprojection de dessins visent à recréer l’univers visuel de ce rêve à la fois triste et merveilleux. La musique exprime l’évanescence de la disparition d’un être cher tout en douceur, offrant au récit un souffle, une respiration dédramatisant la question de la mort.
Ce dernier volet vient ainsi conclure le projet ‘entre le repos et l’éveil’ de Chou Jung Shih.
Note argumentaire
La création convoque des créatures mythiques d’Asie et d’Europe afin de proposer un autre regard sur le monde, questionner et ouvrir l’imaginaire du jeune public sur les différentes conceptions du monde. Il s’agit de revenir aux sources des cultures de chacun, via des personnages mythiques. Ces derniers sont universels et la thématique ici filée fait partie d’un questionnement existentiel qui, il nous semble, est primordial d’interroger à nouveaux frais aujourd’hui, d’autant plus que notre société se révèle être en quête de valeurs et d’un retour aux origines, à la simplicité et à la diversité.
Pour cette raison, nous avons choisi la marionnette, le jeu masqué et le théâtre d’ombre. Ce sont des pratiques asiatiques ancestrales en apparence simple -car requérant peu de matériaux- mais aux usages et techniques très divers : il existe de nombreux styles de marionnettes et différentes façons de les manipuler. Il en est de même pour le théâtre d’ombre : nous mêlons théâtre d’ombre traditionnel et techniques modernes comme la rétroprojection.
Cette création, faisant usage de techniques modernes et anciennes, pluri et transdisciplinaire permet de faire découvrir et marier des arts venus d’orient et d’occident, confronter les pratiques artistiques et les imaginaires, les cultures. Les images projetées confèrent un aspect conté au récit et ouvrent sur un univers onirique, requérant de la part du spectateur une écoute visuelle et sonore particulière. Car cette création s’accompagne de musique en live interprétée par une jeune artistique poly-instrumentiste. Nous avons aussi choisi de mêler textes en français et en chinois, les deux langues et cultures se répondant l’une à l’autre.
Note d’intention par rapport au spectateur
L’esthétique du projet global s’est imposée d’elle-même aux trois artistes. En effet, le choix du théâtre d’ombre permet de créer un monde fantastique à partir des jeux d’ombre et de lumière. L’usage de marionnettes offre une souplesse de jeu aux acteurs qui sont tantôt marionnettistes, tantôt protagonistes du récit. La manipulation de dessins via un rétroprojecteur laisse apparaitre différents espace-temps. S’en suit une création musicale où les rythmes et les sons sont créés à partir d’objets du quotidien, en interaction avec les jeunes spectateurs. L’interaction est un élément clé du rapport que nous souhaitons entretenir avec le jeune spectateur.
Ce spectacle s’adresse au jeune public dans la mesure où les enfants s’interrogent autour de la mort lors de la disparition d’un être cher, par exemple un parent ou grand parent. Que devient le défunt après la mort ? Où va-t-il et que reste-t-il de l’être cher? Cette création n’a pas pour but de répondre à ces questions mais d’amener les enfants à appréhender autrement la disparition et la mort, le tout dans un langage adapté aux enfants sans les infantiliser ni les prendre pour des adultes qu’ils ne sont pas encore. Il s’agit d’un récit initiatique prenant racine dans la philosophie orientale où la mort est une étape de la vie (voir « le livre tibétain de la vie et de la mort » de Sogyal Rinpoché et « la puissance du mythe » de Joseph Campbell).
Les partenaires du projet
Ce projet est coproduit par théâtre Massalia, Marseille ; le théâtre National de Taipei, Chiang Kai-Shek Cultural Center, Taïwan, R.O.C., la compagnie l’Est et l’Ouest et le Flying Group (Taiwan), soutenu par le Taipei City Department of Cultural Affair, l’Institut Français de Taipei, subventionné par la National Culture and Art Foundation (Taiwan) et la Quanta Art Foundation (Taiwan). Coréalisation thêatre Massalia et Marseille Provence 2013, Capitale européenne de la Culture. Dans le cadre de Cahier de vacances, événement jeune public de Marseille Provence 2013 Capitale européenne de la culture.